
L’association AnimÉgaux s’occupe des chats de rue.
Que font les chats de rue quand les allées se vident la nuit ? Ils sortent, pardi. Anaïs, bénévole courneuvienne à l’association AnimÉgaux, vient plusieurs soirs par semaine nourrir la vingtaine de félins qui vit aux alentours des jardins de Carême-Prenant. Dans un terrain vague, elle dépose croquettes et gamelles, administre à l’un son traitement antipuces et, aux plus sociables, quelques caresses.
Créée en 2018, AnimÉgaux vient en aide aux populations de chats de rue. Déjà associée aux mairies de Saint-Denis, Aubervilliers et Pantin, elle a signé en janvier une convention avec La Courneuve, qui permet de trouver de nouvelles subventions et, surtout, encadre l’activité de la capture et la stérilisation des chats.
Car la vie d’un chat errant n’est pas un long fleuve tranquille. Surpopulation, bagarres, maladies… la mortalité est élevée, particulièrement pour les chatons. Une femelle non stérilisée peut avoir deux à trois portées dans une seule année, générant une surpopulation qui a des conséquences désastreuses sur la biodiversité, et notamment les oiseaux. « C’est pour cela que notre priorité absolue, c’est la stérilisation », explique Amandine Guéant, cofondatrice d’AnimÉgaux.
Ils ne sont plus des « chats errants » mais des « chats libres »
Les stérilisations se font grâce à des opérations de capture. Le chat est ensuite conduit chez un vétérinaire puis placé en famille d’accueil le temps de sa convalescence. Stérilisés, tatoués et enregistrés par l’association qui conserve soigneusement des trombinoscopes, ils ne sont plus des « chats errants » mais des « chats libres ». Les rares « sociables » peuvent être proposés à l’adoption et les autres sont relâchés dans leurs quartiers d’origine, où ils vivent rarement en solitaire – contrairement aux idées reçues – mais en colonies.
AnimÉgaux continue de nourrir et de s’occuper de ces colonies grâce à des collectes alimentaires en supermarchés, des dons et du mécénat. Mais la vie dans la rue reste précaire. C’est pourquoi l’association souhaiterait acquérir un Chatipi, petit chalet destiné à des colonies de chats de rue. Un projet auquel la municipalité se montre très favorable : « Pour obtenir un Chatipi, il faut que la Ville montre des signes d’actions positives en faveur des chats de rue. On espère pouvoir y arriver », explique Myriam Nessaïbia, référente Quotidienneté et Développement durable à la Ville. Au reste et pour les amis des bêtes, AnimÉgaux est toujours à la recherche de nouveaux bénévoles et familles d’accueil.
Association AnimÉgaux, 06 17 92 02 42 ; animegaux@gmail.com ; site internet
Texte : Zoé Neboit ; photo : Léa Desjours