
Face à un déficit de personnel, la Ville cherche à recruter des policier·ères municipaux issus du territoire pour des missions de médiation, de sécurité et de proximité.
Les habitant·es se sont interrogés sur le nombre de policiers municipaux, notamment lors des récentes rencontres avec les élu·es nommées « Comment ça va ? ». « Effectivement nous sommes en manque d’effectifs, nous n’arrivons pas à atteindre les vingt agent·es prévus dans le budget », indique Didier Broch, adjoint au maire délégué au personnel communal. « La Courneuve n’est pas la seule ville en difficulté sur le recrutement », continue-t-il. Un problème général : en 2023, on évaluait à 11 000 le nombre de postes de policier·ères municipaux non pourvus en France.
Il faut savoir « qu’en France, seuls 700 policiers municipaux sont formés par an, loin des besoins exprimés par les municipalités ». L’adjoint au personnel d’ajouter « qu’en Île-de-France, la création par la Ville de Paris d’une police municipale de 2 200 agent.es, avec un statut dérogatoire (comme tous les fonctionnaires de Paris), a créé un appel d’air au sein des polices municipales, notamment dans les villes de banlieue ». Pour rappel, autre débat, la police municipale de Paris comme celle de La Courneuve ne sont pas équipés d’armes létales. « Conscients de la nécessité d’accroître la proximité de notre police municipale avec les habitant·es et son rôle de médiation, nous sommes mobilisés pour recruter des agent.es supplémentaires, en privilégiant les parcours de formation interne », conclut Didier Broch.
Textes : Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours
Corinne Darbaud Ourtou

Cheffe de brigade de la police municipale
« J’ai toujours aimé ce métier. »
Corinne Darbaud Ourtou a 48 ans mais déjà près de vingt ans d’expérience dans la sécurité, notamment au commissariat de police de La Courneuve. Ses fonctions actuelles mêlent présence sur le terrain et travail administratif dans les locaux de la rue de la Convention : « Ce matin par exemple, on a commencé à 7 heures par une opération Grande Lessive consistant à nettoyer les rues mais aussi à enlever dix-neuf véhicules. » Le manque d’agent·es implique une grosse charge de travail, entre tâches administratives et missions dans l’espace public. Cheffe de brigade, elle dresse le planning, gère son équipe et « veille à ce que les collègues se sentent bien ». « J’ai toujours aimé ce métier », se réjouit la policière, qui souligne malicieusement qu’elle adore « la tenue ». Elle s’entend surtout bien avec les habitant·es, dans une relation de confiance et de respect mutuels, notamment avec les jeunes. « Bonjour l’ancienne ! » lui lance-t-on souvent. Une reconnaissance primordiale, car « ce n’est pas le port d’arme létale qui fait un bon policier ».
Comment intégrer la police municipale ?
Un concours de « gardien brigadier de police municipale » est organisé à l’échelle nationale (il permet de postuler dans la France entière). Il est organisé en deux phases : des épreuves d’admissibilité (la rédaction d’un rapport et un questionnaire de compréhension de texte), puis, pour ceux et celles qui réussissent cette étape, des épreuves d’admission (un entretien avec un jury et des épreuves physiques).
1 900, c’est le montant en euros nets de la rémunération d’un·e jeune agent·e qui intègre la police municipale de La Courneuve.
La réussite au concours débouche sur l’inscription à une liste d’aptitude, qui permet de postuler auprès des collectivités territoriales pour être recruté en qualité de stagiaire. La durée de ce stage est d’un an, dont une formation obligatoire de six mois sur des aspects théoriques et techniques. La rémunération d’un·e jeune agent·e qui entre en fonction est d’environ 1 900 euros nets. Pour pouvoir s’inscrire au concours, il faut avoir 18 ans au moins, posséder la nationalité française ou celle d’un pays de l’Union européenne et ne pas avoir de casier judiciaire.
À SAVOIR : Les épreuves du prochain concours démarrent le 12 mai 2026. Il faut s’inscrire entre le 30 septembre 6 et le 5 novembre 2025.
